ET1_003 by Unknown

Author:Unknown
Format: epub

CHAPITRE 18

Le village était plus grand que je ne l’avais d’abord cru. Son architecture n’avait rien de remarquable ni de grandiose, exception faite d’une sorte d’hôtel de ville construit en rondins qui surplombait les maisons environnantes.

Trois jetées s’avançaient dans l’eau, et il y avait aussi un quai en planches goudronnées. Des hommes déchargeaient les cargaisons de navires marchands à coque large.

Il s’agissait sans doute d’esclaves. Us formaient une troupe disparate. Parmi eux se trouvaient des Vikings aux cheveux blonds et aux yeux bleus, mais aussi des femmes, ainsi que des individus plus petits, au teint mat, et des Noirs. Tous avaient la tête rasée. Je n’ai pas vu de fouet, mais j’ai aperçu deux grands et vieux Vikings qui braillaient des ordres inutiles et rudoyaient tout le monde.

Derrière le quai, il y avait des entrepôts en rondins, eux aussi. Ils faisaient un peu penser à ceux des villes du Far West.

Juste derrière la jetée la plus éloignée se dressait le rempart que j’avais déjà entraperçu. Fait de rondins verticaux qui se terminaient en pointe, il s’incurvait vers l’intérieur des terres. Il devait faire le tour du village, mais d’où je me tenais je n’en voyais qu’une partie. Il y avait également une tour qui, elle aussi, me rappelait les forts des westerns. Toutefois, à la place des soldats en tuniques bleues de la cavalerie américaine, il y avait des archers qui arpentaient le parapet et donnaient l’impression d’être en état d’alerte.

Nous avons grimpé vers la ville. Ici, la population était plus visible. 11 y avait beaucoup de gens, plus que ne pouvaient en contenir les vingt ou trente maisons qui constituaient le village.

En outre, cette ville aux dimensions modestes ne pouvait à elle seule posséder toute la flotte des navires qui mouillaient dans le port. J’ai compté plus de trente mâts et j’étais encore loin du total.

Pour la plupart, les hommes semblaient occupés à parader en s’apostrophant à voix haute et en s’envoyant de grandes claques dans le dos. Ils étaient presque tous armés, mais ne portaient pas les mêmes armes ni les mêmes vêtements. Au bout d’un moment, on arrivait ainsi à distinguer les officiers de ceux qui devaient être les simples soldats.

Les officiers étaient vêtus pour la plupart de cottes de mailles. Leurs épées avaient des pommeaux incrustés de pierres précieuses ou des fourreaux ornés d’or. Certains avaient des haches de guerre dont la poignée était sculptée et le tranchant finement gravé. Leurs hautes bottes étaient en cuir, leurs fourrures plus luxueuses et leurs pantalons mieux cousus. Ils étaient accompagnés par des ordonnances, des espèces d’assistants qui leur portaient leur casque et leur hache.

Les soldats avaient des vêtements et des armes plus simples. Ils n’avaient pas droit aux cottes de mailles, ni aux ornements d’or et de pierres précieuses. Leurs haches avaient davantage l’air de sortir d’un supermarché que d’une bijouterie, et leurs casques donnaient l’impression d’avoir été fabriqués avec des boîtes de conserve recyclées.

Pourtant, eux aussi avaient le verbe haut et plastronnaient comme leurs officiers. Visiblement, dans cette armée-là, on n’obligeait pas les hommes à ramper ni à se mettre au garde-à-vous.

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